« Tout, il faut que je voie tout. Tous les bas-fonds de la vie, je dois les expérimenter moi-même.

Voilà pourquoi je suis allé à la guerre. Il fallait aussi que je voie comment un type à côté de moi tombe soudain à la renverse et terminé, il s’est pris une balle de plein fouet.

Il fallait que je voie tout ça exactement comme c’est.

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Je le voulais, donc je n’ai rien d’un pacifiste… Voir soi-même, vivre les choses soi-même, être soi-même crucifié, c’est ça qui compte. Alors du vécu ! De la réalité vécue ! Il faut que tu sois tout, toi-même ! Toi-même tout ! Autrement, tu n’es qu’un théoricien. »

Otto Dix

« Revenir à Berlin » a comme point de départ le difficile retour au pays des soldats allemands démobilisés.

Ces derniers ont enduré une « triple peine » : d’abord estropiés, fracassés, mutilés, ou « gueules cassées » ; vaincus ensuite ; humiliés enfin par l’indifférence, le mépris et le rejet de la société civile. Tout ceci a contribué à l’idée d’une défaite plus politique que militaire et a nourri avec force la propagande nazie à travers « le coup de poignard dans le dos » qui fragilise la jeune République de Weimar.

Notre projet est de nous focaliser sur certaines œuvres des maîtres expressionnistes de l’époque (Dix, Grosz, Beckmann…), de suivre les intuitions, les sensations, les éclairs de ces peintres marqués dans leurs chairs par

La Grande Guerre et ses atrocités, afin de mieux comprendre ce tourbillon politique, social, économique, culturelle de ces années 20, et la bascule irrémédiable du pays vers le chaos nazi.

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